Sur la route des grands cols des Alpes ...

Pour mon premier Road Trip solo qui a fait suite à plusieurs discussions avec des potes, j’ai décidé de m’attaquer à une quinzaine de cols mythiques des Alpes ! Pour ca, j’ai enfourché ma Moto Guzzi V7III Carbon avec l’idée de la ramener là où elle a été conçue, à Mondello del Lario, Italie. Aidé de mon application de guidage favorite Calimoto, J’ai donc tracé mon parcours tout en me laissant guider par celle-ci entre les points clés!

Au départ de Clermont-Ferrand, en Auvergne, j’ai préparé ma moto pour ma première aventure solo avec comme premier but, le Mont Ventoux ! Ok, ce n’est pas dans les Alpes vous allez me dire… Mais j’avais envie de rouler ce fameux col faisant partie des étapes clés du tour de France depuis un moment et l’occasion se présentait enfin ! J’avais 15 jours devant moi pour manger le plus d’asphalte possible et je n’allais pas m’en priver.

J’ai attaqué fort le premier jour avec presque 10 heures de roulage pour 480 kilomètres à travers le Puy de Dôme, Haute Loire, Ardèche et Drome. Des routes ultra sinueuses sur la majorité du parcours qui m’ont mené sur les abords de Montélimar où j’ai passé ma première nuit ! Cette première journée m’a bien fatigué mais j’étais tellement content de partir à l’aventure avec mon italienne et d’enfin profiter de mon premier coucher de soleil sur le bivouac !

Le lendemain, il ne me restais plus que 140 km à parcourir pour rejoindre le Mont Ventoux. Après un petit déjeuner copieux, j’ai donc repris la route. Arrivé à destination, la verdure des plaines a laissé place à un paysage lunaire auquel je ne m’attendais pas malgré les images que j’avais pu voir auparavant. J’ai donc profité de cette vue pendant quelques heures et me suis restauré au sommet du Géant de Provence. La panse bien remplie, j’ai finalement pris la route des Alpes en direction de mon prochain objectif, le Col du Galibier !

Avec son ambiance lunaire, le Mont Ventoux culminant à 1912 mètre d'altitude n'a pas son pareil !

L’après-midi, j’ai parcouru 240 km à travers de somptueux décors avant de finalement poser ma tente en Isère avec comme toile de fond, le massif du Dévoluy ! Je retrouvais enfin les montagnes qui me manquaient tant ! Physiquement, je souffrais déjà un peu de ces deux premières journées au guidon de ma V7 ! L’embrayage était raide et mon avant-bras gauche n’était pas loin de la PLS… Mais après un petit stop en pharmacie pour y récupérer de la crème et des cachets, l’histoire était réglée !

A l’issue d’une bonne nuit de sommeil sous un ciel étoilé, j’ai repris la route en direction de la Savoie. Après un rapide passage par la Meije (que je ne connaissais pas) j’ai finalement attaqué l’ascension du col du Galibier en commençant par le col du Lautaret. Et quel bonheur ce fut de gravir un des cols les plus hauts des Alpes françaises ! Entre points de vue à couper le souffle et routes endiablées, j’ai eu ici un avant-goût de ce que me réservait le reste du trip !

Culminant à 2642 mètres, le col du Galibier offre une route et un panorama exceptionnels !

Une courte pause au sommet pour prendre quelques photos et j’étais reparti en direction de Saint Jean de Maurienne pour la suite du périple. Une journée bien riche en émotions puisque dans la foulée, je me suis retrouvé au pied du col de l’Iseran. L’accès par la vallée quant à lui était plutôt ennuyeux avec de longues portions rapides dépourvues de virages dignes de ce nom. Sans parler du revêtement du col de l’Iseran qui était complètement défoncé à ma grande surprise ! Mais heureusement, arrivé au sommet, de nouveaux points de vue tous aussi éblouissants les uns que les autres ce sont offerts à moi.

A ce stade de l’aventure, j’avais déjà parcouru plus de 1300 kilomètres et gravi pas loin d’une demi-douzaine de cols préparés sur mon road book. Mais la journée était loin d’être terminée : je m’attaquais à présent au col du Petit Saint Bernard pour rejoindre l’Italie afin d’y passer la nuit. Une autre ascension 5 étoiles avec un nouveau changement de décor où cette fois-ci, les cailloux et rochers laissaient place aux grandes prairies d’altitude !  C’est finalement dans la vallée d’Aoste, au milieu des vignes que j’ai posé mon bivouac pour passer la nuit face à la chaîne du Mont Blanc !

Au réveil, la tête encore remplie des souvenirs de la veille, j’ai repris la route en direction du lac de Côme avec comme prochaine mission, visiter le musée Moto Guzzi et ramener ma V7 là où elle a été fabriquée. Plus de 300 km à parcourir pour rallier l’arrivée et pas les plus drôles … De grandes plaines avec d’interminables lignes droites ont agrémenté mon parcours ce jour-là. Mais après presque 7 heures de route, j’étais enfin arrivé sur les abords du lac et ce pour mon plus grand plaisir ! La vue était magnifique, un immense lac encaissé au pied des montagnes ! Sans tarder, je me suis mis à la recherche d’un spot pour passer la nuit et c’est finalement sur le col  de Bocchetta di Colonno que  s’est fixé mon choix ! Un superbe endroit offrant de multiples points de vue sur le lac de Côme et le lac de Lugano.

La Lombardie n'a pas son pareil. Lacs, montagnes et gastronomie y sont réunis pour notre plus grand plaisir !

Après une bonne nuit sous un ciel étoilé, je me suis élancé pour un tour de lac en direction du musée Moto Guzzi. Une balade d’une centaine de kilomètres entre villages et plages qui m’a conduit jusqu’à Mandello del Lario ; j’en ai profité pour prendre rendez-vous chez Agostini pour une révision complète de la moto ainsi que l’achat d’un train de pneus neufs. Puis, après un bon repas au bord du lac, je me suis rendu au musée impatient de découvrir cet endroit chargé d’histoire ! Mais malheureusement pour moi et ma naïveté, la période de COVID battant son plein, je me suis retrouvé devant un établissement … clos. Bien déçu, je me suis finalement rabattu vers la plage pour profiter du beau temps et d’une eau à presque 20°.

Le soir, j’en ai profité pour visiter le centre-ville et aussi me faire un bon repas dans un des nombreux restaurants,  avant de me diriger vers l’hôtel pour y prendre une bonne douche et charger les batteries de mes différents appareils.

Le jour suivant, c’est avec regret que j’ai découvert une météo exécrable à mon réveil… Peu importe, je devais apporter la moto au garage et j’espérais bien que le beau temps allait revenir en début d’après-midi pour me laisser prendre la route tranquillement. C’est après de longues heures d’attente en terrasse, à l’abri de la pluie, que j’ai finalement récupéré ma monture qui, je dois le dire, n’avait jamais aussi bien été réglée ! Il était presque 16 heures à ce moment là et la météo étant toujours aussi apocalyptique, j’ai décidé de reprendre une chambre pour la nuit en espérant que le jour suivant serait plus clément …

L'hôtel Agriturismo Crotto Di Somana à Mandello del Lario offre une vue et un service 5 étoiles.

Malheureusement pour moi, le jour suivant a ressemblé comme deux gouttes d’eau à la veille ! Mais cette fois ci, plus le temps d’attendre, j’ai pris la route sous des trombes d’eau en direction de Bormio au pied du col Stelvio, le point clé de mon trip ! Après 2h30 de roulage dans des conditions que je qualifierais d’extrêmes, j’étais enfin arrivé et ma seule envie était de prendre une douche bouillante pour me réchauffer et pouvoir faire sécher mes affaires. J’ai donc pris une chambre d’hôtel pour la nuit afin de me requinquer et laisser passer cette perturbation météorologique. Mais le sort c’est acharné sur moi… les bulletins météo pour le jour suivant étaient pires. La neige était annoncée en altitude et le col était fermé jusqu’à nouvel ordre.

J’en ai donc profité pour aller me baigner dans des sources d’eau chaude afin de tuer le temps. 24 heures de plus coincé à attendre que les routes ré-ouvrent, sous une météo maussade ne me laissant même pas profiter de la ville. Puis finalement, quelques éclaircies ont commencé à apparaitre en fin de journée me laissant espérer le meilleur pour le lendemain !

Culminant à 2758 mètres, le col du Stelvio et ses 48 épingles à cheveux est l'un des cols les plus mythiques pour les motards en Europe.

Le jour suivant, le soleil pointait enfin le bout de son nez et j’apercevais les sommets enneigés ! Ni une ni deux, je me suis équipé chaudement pour affronter le froid et me suis lancé dans l’ascension du Stelvio. Malgré une route glissante et une température avoisinant le 0°, cette montée et ces paysages resteront à jamais gravés dans ma mémoire. Au sommet, j’en ai profité pour déjeuner et prendre quelques photos afin d’immortaliser l’instant avant de reprendre la route en direction de la Suisse.

A ma grande surprise, après le passage de la frontière,  je me suis vite retrouvé dans cette épingle mythique où un hôtel abandonné borde la route ! Le col du Furka ! Un lieu emblématique pour les motards que j’avais pu voir a plusieurs reprises sur les réseaux sociaux et qui me tentait tellementt ! C’est donc par le plus pur des hasards que je me suis retrouvé devant l’édifice où je n’ai guère eu d’autre choix que de m’arrêter pour immortaliser le moment.

Après une courte pause, j’ai repris la route avec comme but de rejoindre la Haute Savoie en fin de journée afin de rendre visite à ma famille et mes amis. J’avais déjà perdu trop de temps à cause de la météo et devais écourter mon trip afin d’être rentré à temps pour reprendre le travail. Une longue journée de plus de 10 heures à moto pour 560 km et pas moins de 11200 mètres de dénivelé positif à travers la Suisse. Et c’est au soleil couchant que suis arrivé près de Cluses afin de profiter d’une bonne raclette en famille.

Les deux jours suivants ont été plutôt tranquilles avec seulement quelques kilomètres à moto mais surtout, de multiples repas avec les amis ! Le temps de profiter un peu et me ressourcer avant d’attaquer la dernière partie du road trip. Néanmoins, j’en ai profité pour faire un tour du lac d’Annecy, puis un passage par le col de la Colombière au-dessus du Grand Bornand que je n’avais jamais eu l’occasion de faire, ayant passé mon permis après mon départ de la région.

Annecy, la Venise des Alpes ! Elle offre des décors somptueux et des routes à couper le souffle pour les motards.

J’arrivais à présent à la dernière étape de mon aventure! Mais hors de question de prendre un itinéraire trop direct. J’ai donc attaqué la journée par l’ascension du Semnoz en direction des Bauges qui m’ont mené jusqu’à Voiron en Isère. De beaux passages à travers des gorges sinueuses, des sommets, cols et forêts. Avec 380 km en presque 7 heures ce jour la, j’ai fini par retrouver mes volcans d’Auvergne.

Ce Road Trip a été pour moi une expérience inoubliable! Parmi ces routes et ces paysages, se retrouver seul au guidon de sa moto et se laisser porter par le vent apporte une sensation de liberté qui n’a pas son pareil. Près de 12 jours et plus de 4000 km agrémentés de centaines de milliers de virages … que vouloir de mieux pour une première aventure solo en deux roues!

Rouler plus de 4000 Km sur des routes de cols aussi sinueuses qu'amusantes m'a appris beaucoup sur ma conduite !

La prochaine destination.

La moto est l’engin parfait pour explorer le monde ! C’est pourquoi nous avons décidé de partir chaque année pour un road trip en terres inconnues ! Que ce soit sur route ou hors des sentiers battus, l’aventure est le maître mot. Le prochain voyage, à l’heure où nous écrivons, est déjà planifié. Ce sera les Pyrénées et le désert des Bardenas Reales qui seront à l’honneur et dont vous pouvez retrouver notre récit par ici. Néanmoins, nous sommes toujours à l’affût de nouvelles destinations alors n’hésitez pas à nous soumettre vos idées !